Interview du Pr Guillaume Canaud

18/12/2020

Quel est votre rôle dans le RHU?

Je suis le coordinateur principal de ce consortium qui regroupe plus d’une dizaine de partenaires académiques, des hôpitaux, des industriels et une Fondation. Ce type de consortium de recherche est unique et une spécificité Française.

→  Quelles sont vos motivations ?

C’est une vaste question ! J’ai toujours été attiré par la science, la compréhension du fonctionnement d’une maladie mais également la nouveauté. Par ailleurs, je suis très sensible à la question du handicap et dans ce type de pathologie les conséquences sont très importantes. En effet, outre les symptômes de la maladie telle que la douleur ou les saignements, les hospitalisations et chirurgies à répétition, le retentissement social est majeur avec bien trop souvent des enfants et adultes discriminés en raison du handicap physique et se trouvent ainsi en marge de la société. Enfin, lorsque je vois l’enthousiasme des différentes équipes impliquées (laboratoire de recherche, personnels paramédicaux et médicaux…) votre motivation est décuplée !

Sur quelle maladie travaillez-vous?

Nous travaillons actuellement sur un groupe de pathologies responsables d’hypercroissance dysharmonieuse. Nous avons bien entendu un intérêt particulier pour les mutations du gène PIK3CA qui est impliqué entre autres dans le syndrome de CLOVES ou encore dans des anomalies vasculaires veineuses et lymphatiques, mais aussi pour les gènes appelés AKT1 (responsable du syndrome de Protée) et de ses cousins AKT2, AKT3 et mTOR. Ce projet devrait également permettre d’identifier de nouveaux gènes et possiblement de nouvelles pistes thérapeutiques. En effet, c’est un des enjeux majeurs du projet qui consiste à repositionner des traitements développés pour d’autres pathologies et qui pourraient être bénéfique dans ces syndromes, comme nous l’avons déjà démontré.

Comment comptez-vous l’étudier?

Grâce à ce financement nous avons une opportunité unique de pouvoir rapprocher différents types de recherche (clinique, fondamentale, génétique, radiologique, informatique…) autour d’un même type de pathologie. A mon sens, l’élément clé dans ce type de projet est d’avoir sur un même site les patients et la recherche fondamentale (nouveaux modèles de souris, nouveaux gènes identifiés…). C’est ce que nous sommes arrivés à créer sur le campus Necker.

Quels sont vos espoirs?

Ce projet est porteur d’espoir car il devrait permettre de mieux comprendre ces maladies, d’identifier de nouveaux marqueurs d’activité de ces maladies, d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, de trouver de nouveaux gènes impliqués dans ces syndromes, d’améliorer l’intégration des patients dans la société et enfin de faire connaitre ces pathologies à la communauté médicale afin que la prise en charge en soit améliorée.